Amis dessinateurs, voici un thread un peu fourre-tout d’astuces visuelles et narratives que vous pouvez piquer sans vergogne à Alex Toth, l’un des plus grands maîtres de la BD. À partager avec les copains. 1/? 🔽🔽🔽
2/ Vos personnages se déplacent ? Ne vous contentez pas de les faire marcher, donnez-leur des actions différentes à chaque fois (ici, s’accroupir, monter un escalier) pour assurer variété et dynamisme.
3/ Plutôt que de faire une grosse case pour boucler la page, taillez-la en 3/4 pour ajouter un insert. Cela renforce à la fois la verticalité (falaise) et l’horizontalité (banquise) de la composition, sans sacrifier l’ampleur de l’image.
4/ Pas forcément facile à reproduire tel quel mais une case à la forme inhabituelle peut accentuer l’action. Ici les contours ronds de cet appendice viennent mordre sur les deux cases de droite et accentuent le caractère d’urgence à l’intérieur du cockpit.
5/ En cas de scène dynamique (poursuite), variez les valeurs d’échelle entre les éléments mobiles. Les motards rapetissent entre deux cases, le pneu immense en amorce de la première se transforme en paire de voitures de taille plus petite dans le plan d’après.
5b/ À noter également l’inversion des diagonales de poursuite (de bas en haut sur la case 1, de haut en bas sur la case 2)
6/ La voiture/moto/tout ce que vous voulez d’autre va VRAIMENT vite ? COURBEZ la route. Au diable les lois de la physique. Et décollez aussi les pneus du sol, tant qu’à faire.
7/ En parlant de vitesse, ne pas hésiter à pencher la caméra. Et même à BIEN la pencher. La placer au ras du sol ne fait pas de mal non plus.
8/ Ici, super utilisation d’un motif, le quadrillage de la verrière, qui procure à la fois un raccord visuel entre toutes les cases soumises à des changements d’angles et de zoom mais aussi un sentiment de claustrophobie et enfin une échelle pour la surprise finale de TAILLE.
9/ Du mouvement dans le mouvement : il n’y a pas que la voiture qui bouge, les lignes autour de la main nous montrent le levier de vitesses en action. Élément secondaire en insert qui accentue le dynamisme général.
10/ La devise de Toth : « Simplify, simplify, simplify ». Une fois le profil du MIG établi à la perfection (case 1) pas besoin de tout redessiner aussi fastidieusement à chaque fois. Aller à l’épure devient facile. Regardez la silhouette très schématique des avions en case 5.
11/ Épure et sens de la composition, toujours. Observez la taille modeste de la case centrale par rapport aux autres. Pourtant il s’agit bien d’un abordage massif en bonne et due forme. La pleine page n’est pas toujours nécessaire, même pour une scène « épique ».
12/ Encore de l’épure. Le porte-avions à gauche est on ne peut plus schématique. Pas besoin de plus, ces quelques traits servent juste à nous situer l’action (à l’intérieur), inutile de consacrer plus d’espace ou de temps à ce décor, notre cerveau a fait le boulot.
13/ Toujours dans le « simplify », Toth c’est du noir, du noir et encore du noir. Vive les silhouettes ! Elles décuplent l’intensité dramatique, améliorent la lisibilité des compositions et vous évitent de dessiner trop de détails !
14/ Noir encore, il permet d’appuyer l’intensité dramatique d’un gros plan sur visage, que ce soit pour un tourment amoureux ou une menace. Dans l’exemple 1, il n’y a même pas de source lumineuse justifiant ce clair-obscur, c’est purement expressionniste.
15/ Encore un visage au noir, avec un chouette enchaînement : plan américain pour marquer la violence du geste, plan large pour représenter le rapport de force puis gros plan pour appuyer le sentiment de terreur. Notez comme la tête de la brute occupe les 2/3 de la case.
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